© Elodie Deceuninck - Photography.

L'humoriste Manon Lepomme surfe sur la vague du succès. Son seul en scène "Non, je n'irai pas chez le psy!" a poursuivi son ascension au festival d'Avignon en juillet dernier avant de se trimbaler en Belgique, en France et en Suisse jusqu'à la fin de l'année. Un spectacle où la Liégeoise évoque des passages de sa vie, tantôt avec acidité, tantôt avec tendresse, souvent avec outrance langagière et gourmande. Capable de rire de la mort ou de la maladie, mais de pleurer devant les exploits sportifs de Nafissatou Thiam, Manon Lepomme a définitivement pris son envol, loin des bancs d'école, en restant accrochée à ses racines liégeoises.

Liège. Une matinée de fin d'été. Les rayons du soleil inondent les terrasses à peine éveillées des bistros de la place du Marché à l'ombre du célèbre Perron, emblème de la ville. Au pied de l'imposant édifice se tient l'un des nouveaux symboles de l'accueillante Cité ardente. Manon Lepomme, puisque c'est d'elle qui s'agit, est pourtant loin d'être un monument classé. La jeune femme de 28 ans mériterait plutôt une statuette dans la catégorie étoile montante de l'humour noir-jaune-rouge et s'inscrit dans la lignée  d'illustres concitoyens, tels les frères Taloche, Renaud Rutten ou encore Alain Sorel, pour ne citer qu'eux. 

Cette nouvelle ambassadrice de l'humour mosan nous a accueillis dans sa ville à la découverte du vieux Liège, son quartier de prédilection en pleine mutation, pour évoquer sa prometteuse carrière,  son seul en scène "Non, je n'irai pas chez le psy!" et son succès inattendu au festival d'Avignon.

"Un Avignon rêvé"
"Pour tout avouer, j'ai hésité à m'y rendre, je ne me sentais pas prête", nous glisse-t-elle entre deux gorgées d'une infusion "sans menthe et sans cannelle" servie dans la caverne d'Ali Baba du thé en Neuvice. "Tu ne vas pas à Avignon avec un spectacle non rodé", ajoute-t-elle pour s'y être déjà produite par deux fois avec "Je vous fais un dessin". 

"L'objectif était d'atteindre 50 représentations entre octobre et juin avant d'y aller. J'en ai fait 47. Là-bas, tout a pris une autre dimension; le bouche à oreille a fait ma réussite. C'est un peu honteux de le dire, mais après cinq, six jours, on ne tractait plus ou à peine une heure parce qu'on était complet ou il restait dix places. Très vite, on a eu deux jours d'avance. Quand je suis revenue, je me suis rendu compte de ce qu'on avait fait. C'est un peu dingue ce qu'il s'est passé. C'était un Avignon rêvé."

 

Par Loïc STRUYS. 

 

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