Le Merveilleux pays de Frédéric Vaucamps

A Lille, cet obsessionnel du gâteau meringué attire les gourmands du monde entier.
On était partie pour voir un one-woman show. Or, seule, elle ne l’était pas réellement : cet hiver, sur la petite scène du Point-Virgule, à Paris, la jeune humoriste belge Manon Lepomme partageait la vedette avec une pâtisserie, symbole de l’ultime tentation à laquelle la gourmande trentenaire ne sait résister.

Ainsi, exhibé sur un tabouret à ses côtés, trônait crânement un «merveilleux», mystérieux dôme recouvert d’alléchants copeaux de chocolat noir. «J’ai choisi ce dessert pour des raisons scéniques, d’abord : c’est une belle pâtisserie, qui fait envie»,explique-t-elle de son accent belge marqué. Sous les éclats de chocolat se dessine une crème, elle aussi légèrement chocolatée. Et, divine surprise au moment de croquer : sous ce doux manteau se cachent deux meringues, alliance fatale de l’onctueux et d’un croquant aérien. «On ne va pas se mentir, j’ai aussi choisi le merveilleux parce que c’est un régal, et qu’en Belgique, d’où je viens, tout le monde le connaît», poursuit l’intarissable humoriste, lancée dans une ode à cet «instant suspendu»rappelant les goûters de son enfance. Et on peut dire que Manon Lepomme s’y connaît : depuis qu’elle a commencé à jouer son spectacle Non, je n’irai pas chez le psy ! en octobre 2016, l’indécrottable fine bouche a englouti sur scène pas moins de 180 spécimens du convoité délice. «Non seulement je n’en suis jamais écœurée, rit-elle, mais en plus, je pourrais réaliser une cartographie des meilleurs merveilleux de France et de Belgique.» Chiche ? Et d’ailleurs, qui du Nord de la France ou de la Belgique peut se targuer de l’avoir inventé ? Consultés, deux historiens de la gastronomie, un Belge et un Français, n’ont su trancher, faute d’avoir étudié le sujet. Alors, il faudra nous contenter de percer d’autres mystères du bien nommé dessert.
 
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